Le Sfeirien Cyril Balit s’est entretenu avec l’un des fondateurs du DevFest Nantes, Jean-François Garreau, et ont échangé sur cet évènement aux proportions impressionnantes.
SFEIR : Bonjour Jean-François, est-ce que tu pourrais te présenter s’il te plaît ?
Jean-François Garreau : Bonjour, je m’appelle Jean-François Garreau, je travaille chez Lucca, je suis développeur Web, GDE (Google Developer Expert) Web Technology et je suis organisateur du GDG Nantes.
Combien de personnes présentes pour cette sixième édition du DevFest de Nantes ?
Cette année, c’était 1 600 personnes par jour. Ce qui en fait le plus gros DevFest du monde !
Et moi qui pensais que c’était déjà pas mal si c’était le plus gros d’Europe… Tu peux nous résumer l’évènement ?
DevFest, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une marque offerte aux GDG (Google Developers Groups) qui permet d’organiser des conférences sur un minimum de 8 heures. On a travaillé ça pour en faire un évènement multi-confs, sur deux jours, qui propose 100 speakers et 60 conférences.
Il est évident que le format a bien évolué depuis le premier DevFest. Vous arrivez toujours à vous renouveler ?
C’est amusant de voir l’évolution oui ! On est parti d’un évènement organisé à Epitech en un mois et demi qui fut épique à mettre en place, à une grosse machine qui nous prend 1 an et demi à préparer en moyenne, qui va bientôt occuper toute la Cité des Congrès.
Le dernier DevFest date des 19 et 20 octobre 2017. Quels étaient les points forts et les nouveautés de cette année ?
Le premier changement c’était le lieu, beaucoup plus grand, qui nous a demandé un gros travail côté organisation. C’était un vrai challenge pour nous de bien gérer cette espace. Une autre nouveauté, c’était cette session speechless pour la keynote de fermeture. Un truc très à la mode dans la Silicon Valley actuellement.
Pour ceux qui ne connaissent pas, tu peux expliquer “Speechless” ?
Speechless, c’est une session d’improvisation, mais hyper codifiée, ce qui en fait un show. Il y a des juges chargés de noter un speaker d’une façon humoristique et ce dernier ne sait absolument pas de quoi il va parler. Pour enfoncer le clou, les slides n’ont rien à voir avec le sujet ! C’est vraiment un exercice d’impro à 100%, mais c’est très drôle à voir et à faire. En revanche, pour éviter tout problème, ces sessions ne sont pas filmées. Un truc drôle sur le moment pourrait trop facilement être mal interprété a posteriori…
Qu’est-ce qui t’a marqué cette année ?
Ce qu’on a réussi à faire, visuellement, pour habiller l’évènement. On a travaillé avec un partenaire pour préparer une thématique autour des super-héros et tout habiller avec ça (site, bannières sur place, etc.) et c’était vraiment réussi, on est très content de cet aspect.
Tu donnes régulièrement des talks, tu aurais des conseils pour ceux qui se lancent ? Tu peux nous détailler ta méthode ?
Premier point à connaître : il y a tellement de réponses aux CFP (call for papers), qu’il faut partir du principe qu’on ne va pas être retenu. Inutile de se mettre la pression : si vous n’êtes pas retenu, c’est presque plus normal que d’être sélectionné ! Ne vous minez pas avec ça. Pour info, cette année le DevFest c’était 350 propositions pour 60 sujets !
Sachant ça, ma ligne de conduite c’est “eat your own dog food” : il faut être consommateur de sa propre présentation. Ça veut dire que quand on propose un sujet, la première question à se poser c’est “est-ce que j’irais voir ma prez’ ?” et pour que la réponse soit positive, il faut savoir la vendre, la mettre en avant. Ça vous évitera d’avoir deux personnes dans la salle comme ça m’est arrivé lors de mon talk WebRTC il y a quelques années. En face de moi, j’avais une conf sur les Google Glass, et clairement, je n’avais pas su mettre en avant l’intérêt de ma présentation dont le titre était un simple “Découvrez WebRTC” !
Tu prépares beaucoup tes présentations ou tu es plutôt dans l’improvisation ?
Je prépare pas mal en général, je rejoue 2 / 3 fois ma présentation avant la conf pour l’avoir bien en tête. L’erreur de débutant à éviter, c’est de préparer des slides avec plein de texte et se paraphraser à l’oral. Quand on fait ça, l’audience décroche et rapidement, elle ne vous écoute plus du tout.
Tu parlais du nombre impressionnant de propositions de présentations, comment vous les sélectionnez du coup ?
Il y a plein de critères qui rentrent en compte. Déjà, est-ce que le sujet est intéressant ? C’est la base. Ensuite est-ce que c’est bien écrit ? Est-ce qu’on connaît le speaker ? Pour la DevFest, on a deux formats de conférence : une heure ou vingt minutes. Sur les formats d’une heure, on va jouer la sécurité et donner la priorité à des speakers expérimentés alors que pour celles de vingt minutes, on peut déjà prendre plus de risques et choisir des débutants. C’est important pour pouvoir faire évoluer le vivier de speakers et que les nouveaux fassent leurs premières armes.
Vu que vous préparez ces DevFest très en amont, tu peux déjà nous donner les dates de 2018 ?
Jusqu’en 2020 si tu veux ! Mais commençons par la prochaine : elle se déroulera les 18 et 19 octobre 2018. Le CFP sera ouvert le 1er mai et la billetterie au même moment. Et comme je le disais plus tôt, le but c’est d’avoir toute la Cité des Congrès pour nous cette fois.
Merci Jean-François, on se retrouve donc en 2018 pour le prochain DevFest !
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